Est-ce qu’on peut devenir accro au sucre ?

Published by

on

En tant que diététicienne, j’entend souvent dire “Je suis totalement accro au sucre !”

Tu te reconnais peut-être : impossible de finir ton repas sans un dessert, une irrésistible envie de chocolat devant la télé, ou un paquet de biscuits qui disparaît beaucoup plus vite que prévu…

Mais alors, est-ce une vraie dépendance, comme avec la cigarette ou l’alcool, ou simplement une habitude difficile à changer ?

Les effets du sucre

Le sucre active dans notre corps le circuit de la récompense. À peine arrivé dans la bouche, les produits sucrés traversent les récepteurs du goût et envoient instantanément un signal de plaisir au cerveau. C’est quasi instantané, et ça, notre cerveau l’a bien compris !

C’est aussi pour ça qu’il est très fréquent d’avoir une envie soudaine de sucre lors d’une émotion négative : stress, tristesse, colère, solitude… Plutôt que de traverser l’émotion, le cerveau cherche une solution rapide pour se sentir mieux. Et quoi de plus efficace (et accessible) qu’un carré de chocolat ou une glace ?

Par exemple, après une journée stressante au travail, tu rentres chez toi. Tu n’as même pas vraiment faim, mais l’appel du paquet de biscuits devient plus fort que ta fatigue. C’est le cerveau qui réclame sa dose de plaisir immédiat, pas ton estomac…

Une réelle addiction ?

Beaucoup parlent “d’addiction au sucre”. Pourtant, scientifiquement, le sucre n’a pas le même pouvoir addictif que l’alcool ou les drogues. Le point commun, c’est plutôt la focalisation : y penser tout le temps, se dire “il faut que je tienne”, “je ne dois pas craquer”

Et qu’est-ce qui nous pousse à focaliser sur quelque chose ? L’interdit.
Quand on s’interdit certaines choses, elles finissent par nous obséder. Et évidemment, c’est aussi vrai pour la nourriture.

Plus on s’interdit un aliment, plus il prend de place dans notre esprit. C’est ce qu’on appelle la restriction cognitive. Par exemple, si tu adores le chocolat, mais que tu t’interdis d’en manger parce que tu veux “faire attention”, tu fais de la restriction cognitive. Cette restriction va finir par se transformer en frustration, et cette frustration va nourrir ton envie de chocolat, jusqu’au jour où tu vas finir par craquer et te jeter dessus comme un véritable « accro ». Et au lieu de savourer un ou deux carrés, tu finis la tablette.

En réalité, ce n’est pas une vraie addiction 😉 C’est un cercle vicieux restriction → frustration → compensation. Et plus tu entres dans ce cycle, plus tu renforces la croyance d’être “accro”.

Le mot de la fin

Oui, le sucre et les produits sucrés sont source de plaisir et agissent directement sur notre cerveau. Mais pas de la même manière qu’une addiction : le véritable problème s’installe lorsque la restriction cognitive génère des interdits et de la frustration qui mènent inlassablement à la compensation (hyperphagie, crise de boulimie, « craquages »…).

Si tu te sens concerné(e) par ce cercle vicieux et que tu as l’impression d’être bloqué(e) dans ce schéma : les choses peuvent changer.

Avec un accompagnement personnalisé, de la patience et quelques clés, tu peux réussir à en sortir progressivement. Si tu ressens le besoin d’en discuter, tu peux réserver un appel « Point de départ » avec moi :

Est-ce que toi aussi tu as déjà eu cette impression d’être “accro” au sucre ? Qu’est-ce qui déclenche tes envies les plus fortes : stress, fatigue, émotions, habitudes ?


Newsletter

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles de blog par e-mail.

Laisser un commentaire